Enfermée dans l’enclos de son cimetière, cette église a servi de lieu d’asile pendant les guerres nombreuses du Moyen Age. Il y avait même un puits à la porte d’entrée. Quand on prend le temps d’observer cette église et surtout l’imbrication des pierres d’angles, on découvre qu’autour d’une bâtisse construite avec des gros blocs de grès local, au cours des siècles, on a rajouté un clocher, puis un chœur gothique puis un transept et enfin des bas-côtés. (ces derniers ont été élargis d’un mètre 75 en 1852, au moment où la population de Marchais était à son maximum : 671 habitants. )
De 1914 à 1918, cette église, située en retrait du Chemin des Dames a été transformée par les Allemands en hôpital militaire. Elle a subi de nombreuses dégradations et elle a été restaurée en 1924. Elle a alors reçu de nouvelles cloches offertes par le Prince Louis de Monaco pour remplacer celles emportées par l’occupant en 1917. Elle a reçu également de nouveaux vitraux réalisés par M. Merklen, maître verrier à Angers.
Cette église a encore quelques autres particularités intéressantes.
- De son passé ancien il reste des fonts baptismaux du XII° siècle, un ensemble cuve et piédestal de pierre monobloc dont les sculptures commencent à souffrir de l’outrage des années. L’église de Lierval, au sud de Laon possède le même bloc de fonts baptismaux.
- Sous les porches extérieurs, on peut lire les épitaphes de trois pierres tombales relevées en 1852, épitaphes qui témoignent que, jusqu’à la Révolution, les bourgs de Liesse et Marchais étaient réunis sous la même justice.
- Dans la nef, un grand tableau racheté au Comte Delamarre en 1854 par M. Hoppillart, antiquaire, a été offert à l’église à l’occasion de son élargissement. Ce tableau nous présente une descente de Croix. La famille qui assiste à cette scène symbolise la Famille de Lorraine - et celle de Guise en particulier – réunie autour de l’Eglise défaillante: c’est le sujet même des Guerres de Religion où les Ducs de Guise ont eu un engagement important. Ce même sujet est traité à travers les médaillons sculptés qui ornent les fenêtres du château où on retrouve les mêmes personnages.
- A l’intérieur de l’église, toujours, il y a 2 chemins de croix. L’un est constitué de 14 grands tableaux peints sur toiles par Champigneulles ( école de Metz, 1865 ). Il a été offert par le Prince Charles III de Monaco au décès de son épouse, la Princesse Antoinette Ghislaine De Mérode.
( on peut y voir les Armes des Familles de Mérode et de Monaco). L’autre chemin de croix est de l’artiste champenois Fernand Py. De style art-déco des années 1925-1935, il consiste en quatorze tableautins de plâtre en relief. Il a été installé en mezzanine autour de l’orgue offert en 1884 par le Prince Charles III.